Chagall et l'orient de l'esprit. Waldemar-George. (Introduit et annoté par Yves Chevrefils Desbiolles)

Je suis fascinée par la peinture de Chagall, de la poésie qui s'en  dégage, son côté féerique, son caractère justement à contre courant qui ne suit ni les modes, ni les dictats officiels de l'académisme.

Personnellement, j'aime tout ce qui fait cette peinture, l'influence culturelle et religieuse russe et juive, la fréquentation des peintres français lors de son premier séjour à Paris entre 1910 et 1914, etc.

Le fauvisme, l'impressionnisme, le cubisme ont sans nul doute inspiré Chagall durant ce séjour alors qu'il ne mangeait pas toujours à sa faim. Mais il éprouvait alors une grande sensation de liberté, et c'est peut-être ce que l'on ressent dans sa peinture et qui en fait la différence. Les événements de la guerre dans tous les pays où il a séjourné, dans sa ville natale de Vitebsk, à Paris où à Gordes dans le sud de la France, à Berlin, ne peuvent que marquer sa peinture de même que son séjour en Amérique.

Waldemar-Georges est un critique d'art influent qui a connu Chagall dès son premier séjour en France et l'a suivi jusqu'à la fin. Il propose au peintre, en 1963, un essai intitulé Chagall et l'orient de l'esprit. Chagall, alors travaillant au plafond de l'opéra de Paris, n'en veut pas, préférant "ne pas trop s'arrêter sur le côté biographique", mais souligner plutôt le côté technique de sa peinture. Et l'on apprend que Chagall souffrait d'un sentiment d'infériorité de par ses origines juives, mais aussi face à ceux qu'il considérait comme des "grands" (les autres peintres de Paris notamment).

Cet essai n'a donc pas été publié comme il était prévu en 1964, et retrouvé il y a peu dans les archives de Waldemar-Georges, il est donc édité en 2020, avec l'autorisation de ses héritiers, je suppose.

S'ensuit un chapitre très instructif intitulé "histoire d'une oeuvre" qui détaille les influences du peintre sur quelques tableaux, chapitre auquel on peut facilement se référer si l'on veut mieux comprendre le parcours à la fois pictural et humain de Chagall.

Pour ma part, je resterai toujours émerveillée par cet artiste qui a pour moi une auréole quasi mystique. Même sans tout comprendre, on peut être touché par la force de la peinture, juste par l'émotion qu'elle fait naître en nous.

C'est ça le génie, non ?

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Canczlon Marie Pierre (jeudi, 10 juin 2021 13:20)

    J''aime beaucoup ta critique, elle donne envie de lire ce livre que je trouve pas facile a chroniquer.
    L'image est belle ainsi que la première de couverture

    Merci Brigitte pour ce partage qui a un goût du sacre.�

    1967fleurs

  • #2

    Brigitte (jeudi, 10 juin 2021 14:20)

    Le texte est court, mais pas forcément d'un accès facile, c'est un brouillon en quelque sorte. Il n'avait pas vu le jour à l'époque, et il faut lire entre les lignes.
    Merci pour ton commentaire avisé, Marie.